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La problématique du recrutement d’enfants par les forces et groupes armés est un fléau persistant qui continue de ravager les communautés en République Démocratique du Congo (RDC). Malgré les efforts déployés par les acteurs de la protection de l’enfance, la situation reste alarmante.

Un atelier interprovincial, organisé à Bunia les 5 et 6 septembre, a rassemblé des représentants de différentes provinces pour discuter des stratégies à adopter pour mettre fin à ce phénomène.

Cet événement, soutenu par la Monusco et plusieurs organisations locales, a réuni 46 participants, dont des représentants de l’État et des ONG, afin de partager des expériences et des bonnes pratiques face à un problème qui touche plus de 33 860 enfants, dont 13 000 filles, enrôlés dans 229 groupes armés.

Ces enfants, souvent recrutés par la force ou la coercition, sont utilisés non seulement comme combattants, mais aussi comme cuisiniers, porteurs de munitions et victimes d’abus sexuels.

Une tragique réalité

Ce phénomène d’enfants soldats est particulièrement critique dans les provinces du Sud-Kivu, Nord-Kivu, Maniema, Tanganyika et Ituri. Les participants ont souligné que la pauvreté, l’absence d’éducation, ainsi que des influences tribales et un sentiment de patriotisme trompeur sont des facteurs qui poussent les enfants à rejoindre ces groupes armés.

« Dans notre province, des enfants, attirés par la promesse d’un emploi dans les mines d’or, se retrouvent facilement recrutés par des groupes armés », constate Maitre Amurani Yuma, point focal du Programme de Désarmement, Démobilisation, Réinsertion communautaire et Stabilisation (PDDRC-S) au Maniema.

Le constat fait est tel que les enfants sont exposés à des violences graves, y compris des mutilations et des meurtres. Ce contexte désolant nécessite des actions immédiates et concertées pour apporter des solutions durables, notent les acteurs.

Au cours de l’atelier, les participants ont convenu que le Gouvernement doit prendre des mesures concrètes pour opérationnaliser le PDDRC-S, un programme qui peine à se mettre en œuvre malgré son existence depuis trois ans. Ils ont appelé à une meilleure allocation des ressources pour soutenir les initiatives de désarmement et de démobilisation, tout en renforçant la sensibilisation au sein des communautés.

Murabazi Namegabe, coordonnateur régional du réseau des organisations de la société civile contre le recrutement d’enfants, a souligné l’importance de l’engagement des autorités locales, religieuses et coutumières dans la lutte contre ce fléau.

« La sensibilisation de la communauté est cruciale ; une population informée peut jouer un rôle clé dans la libération des enfants », a-t-il affirmé.

Malgré ce tableau sombre, des initiatives prometteuses commencent à porter leurs fruits. Selon le Bureau pour le Volontariat, Enfance et Santé (BVES), 1 051 enfants ont déjà été libérés des groupes armés en Ituri, et plus de 300 enfants ont été secourus dans le Nord-Kivu grâce à l’intervention de la Monusco depuis le début de l’année.

Pour cette structure, ces réussites montrent qu’il est possible de mettre un terme à cette tragédie, mais il faut intensifier les efforts pour garantir que ces enfants retrouvent leur place au sein de la société.

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