Les autorités sont appelées à se mobiliser pour trouver une solution au phénomène des enfants de la rue, qui a refait surface dans la ville de Kananga, chef-lieu de la province du Kasaï-Central.
Certains de ces jeunes vulnérables ont perdu espoir et dignité, suscitant de vives inquiétudes au sein de la population locale.
La triste réalité de ces jeunes livrés à eux-mêmes, contraints de dormir dans les ruelles sombres et de mendier pour survivre, dévoile une facette déchirante de la société kanangaise.
Pourtant, il y a quelques années, les actions entreprises semblaient avoir donné des résultats encourageants, rendant cette résurgence inattendue.
Des témoignages bouleversants d’enfants désespérés, mais aussi de riverains désemparés, mettent en lumière un cercle vicieux qui engloutit ces jeunes dans une spirale infernale.
L’insuffisance de structures d’accueil, l’accès limité à l’éducation et à des soins de santé adéquats, ainsi que l’absence de perspectives d’avenir, font des enfants de la rue les victimes d’un système qui les néglige et les laisse à la merci des dangers.
Le phénomène des enfants de la rue n’est pas nouveau dans la région. En effet, il est alimenté par la pauvreté et les conflits armés qui ont secoué le Kasaï-Central ces dernières années, entraînant des déplacements massifs de populations et exacerbant les difficultés économiques.
Cependant, des observateurs pensent qu’il est de la responsabilité de tous, en particulier des autorités, d’œuvrer pour mettre fin à cette situation inhumaine.
Face à cette réalité préoccupante, un défenseur des droits des enfants affirme qu’il est essentiel que les dirigeants locaux et les acteurs de la société civile s’unissent pour agir de manière concertée.
Il propose la mise en place de centres d’accueil pour offrir un toit, de l’éducation et des soins aux enfants de la rue.
“Les acteurs clés doivent initiés des programmes de réinsertion sociale et professionnelle, soutenus par des moyens financiers adéquats, pour donner aux jeunes démunis une chance de se reconstruire et de retrouver leur dignité” dit Pierre Bibombe, directeur pays de l’ONG Enfants avenir.
Et d’ajouter : «La prise de conscience collective est primordiale pour contrer ce fléau. Les médias, les organisations non gouvernementales et la population doivent relayer ce sujet afin de sensibiliser davantage et de mobiliser les ressources nécessaires à la résolution de cette crise humanitaire».
Le retour du phénomène enfant de la rue à Kananga appelle à une action rapide et coordonnée de toutes les parties prenantes.
Pour des observateurs, l’enfant ne devrait pas grandir livré à lui-même, abandonné par une société qui peine à lui offrir un avenir meilleur.