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Le Centre Heri Kwetu, une institution inclusive de renom à Bukavu, est actuellement confronté à des difficultés considérables dans l’encadrement de ses élèves, a révélé la directrice Béatrice Nsimire lors d’un entretien ce mercredi 22 mai 2024 avec Watoto News.

Selon elle, l’établissement, qui accueille six catégories d’enfants, dont des sourds-muets, des aveugles, des handicapés physiques, des déficients mentaux, des déficients sociaux et des enfants sans handicap, souffre d’un manque criant de matériel et d’espace adapté pour chaque groupe.

Des défis par catégorie

La Directrice affirme que pour les enfants sourds-muets, l’école fait face à une pénurie d’appareils auditifs depuis le décès de la fondatrice, qui fournissait ces équipements essentiels.

De plus, le manque de matériel d’illustration et de projection entrave l’enseignement, qui repose sur la communication gestuelle. La surpopulation des classes, avec plus de 20 élèves par classe alors que la norme est de 6, aggrave la situation.

“Nous n’avons plus des trotteuses, qui sont des matériels qu’ils mettent dans des oreilles pour étudier. La révérende sœur qui nous fournissait ces matériels n’est plus en vie. C’etait elle la fondatrice de cette école. Deuxièmement sur cette catégorie, nous enseignons ces enfants avec des gestes qui nécessitent d’être accompagnés avec des images d’illustrations mais nous n’avons pas des matériels ni de projection. Troisièmement, les enfants sont nombreux. Ce qui fait que beaucoup d’eux étudient dans des mauvaises conditions,” explique la Directrice Béatrice Nsimire.

Des moyens insuffisants

Celle-ci parle d’une situation similaire pour les enfants aveugles, qui sont également gravement affectés par le manque de matériel spécialisé, qui n’est pas produit localement et dont l’importation est interrompue depuis sept ans.

“Normalement, pour un aveugle on doit avoir un enseignant. S’il y a trois élèves aveugles, on doit avoir trois enseignants aussi. Malheureusement, ici à l’Ep Heri Kwetu, ces enfants aveugles sont mélangés avec d’autres élèves normaux. L’enseignant est alors en difficulté car il gère deux groupes différents,” a-t-elle expliqué.

Les enfants handicapés physiques sont aussi confrontés à des infrastructures inadaptées, notamment une cour de récréation impraticable et des bâtiments à étages inaccessibles.

Pour les déficients mentaux, l’abandon par les parents laisse les enseignants seuls face à la gestion des besoins spécifiques de ces élèves, notamment lors de la puberté.

Béatrice Nsimire évoque également le cas des déficients sociaux, souvent trouvés dans les rues et amenés au centre pour encadrement, et qui nécessitent un temps considérable pour se détraumatiser.

“Ce sont les enfants que nous rencontrons dans des marchés, bars, restaurants, dans la rue et puis nous les amenons ici pour les encadrer. Dès l’âge de 10ans, 11 et 12 ans, ils sont abandonnés par leurs familles. D’ailleurs, c’est cette catégorie qui est compliquée. Pour detraumatiser ces enfants ça demande du temps. L’enseignant est donc enseignant et parent à la fois. Quand ces enfants se rétablissent, ils n’ont pas de familles d’accueil,” note-t-elle.

Appel à l’aide

La responsable du centre Heri Kwetu ajoute que même les enfants normaux issus de familles démunies, sont souvent privés des ressources de base, comme les fournitures scolaires, pour étudier dans de bonnes conditions.

Face à ces multiples défis, Madame Nsimire lance un appel pressant aux personnes de bonne volonté et au gouvernement pour soutenir le Centre Heri Kwetu, unique école inclusive de la ville de Bukavu, afin d’assurer un avenir meilleur à ces enfants vulnérables.

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