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Grâce au soutien de l’UNICEF, Emmanuel Ntakobajira, un jeune de 19 ans, vient de terminer sa formation en maçonnerie. Après une vie marquée par la misère, il a eu la chance d’être inscrit et retenu parmi les jeunes vulnérables pour apprendre ce métier, dans le cadre du projet de résilience en éducation non formelle.

« Nous avons été abandonnés par notre père lorsque nous étions encore très jeunes. J’ai arrêté l’école en 4ᵉ primaire parce que notre mère ne parvenait pas à subvenir à tous nos besoins. Les charges étaient si lourdes sur elle que nous avons dû quitter l’école. Je passais mes journées dans le quartier sans rien faire. J’ai essayé de me lancer dans de petits commerces, mais cela n’a pas marché. C’était difficile de trouver de quoi manger, de quoi s’habiller et de répondre à d’autres besoins essentiels, car ma mère, qui ne travaillait pas, peinait à s’occuper de nous, sept enfants. J’ai eu la chance d’être inscrit pour suivre cette formation. La maçonnerie était mon choix, car c’est une activité que j’aimais depuis longtemps », déclare-t-il.

Emmanuel explique qu’il a suivi sa formation au centre CRS Architecte de Bagira pendant dix mois.

«Durant tout ce temps, je dirais que cela n’a pas été facile. Nous avons été découragés par nos amis, nos collègues, les gens autour de nous… Certains de mes camarades n’ont pas terminé la formation, ils se sont découragés et ont abandonné. Mais j’ai persévéré parce que je savais que c’était ma dernière chance. Pendant la formation, j’avais déjà commencé à gagner un peu d’argent. Ma vie commençait à changer petit à petit,» dit-il.

Malgré les critiques et les découragements, Emmanuel a poursuivi sa formation avec détermination. Parmi une centaine de jeunes qui suivaient des formations dans divers domaines, notamment la mécanique, la menuiserie, la coupe et couture, Emmanuel a reçu, ce jeudi 24 octobre 2024, un kit de réinsertion.

« Je suis très heureux de ce kit que je viens de recevoir. Il contient une brouette, une truelle, un niveau, une salopette, une taloche, un décamètre, un fil à plomb, des gants et un casque. Tout cela me permettra désormais de mener mes propres activités. J’ai acquis l’expertise et chacun de ces outils me sera utile sur le chantier. Aujourd’hui, j’ai de l’espoir. Je suis sûr que je vais travailler et gagner de l’argent. Je pourrai envoyer mes petits frères à l’école, et ma mère n’aura plus à souffrir. Je me sens fier, car même avec le peu que je gagne, je contribue à la survie de ma famille, et je sais que cela va s’améliorer davantage,» affirme-t-il.

Il encourage d’autres jeunes à prendre au sérieux les métiers manuels, et souligne que ces formations représentent une opportunité pour ceux qui n’ont pas eu la chance de poursuivre des études. Il remercie également l’Unicef pour cette opportunité.

« Aux jeunes qui dénigrent les métiers, en particulier à mes collègues qui ont abandonné, je leur dis qu’il est encore temps. S’ils trouvent une opportunité, qu’ils la saisissent à deux mains. Moi, qui ai persévéré, je récolte aujourd’hui les fruits de mon travail et je vois ma vie changer grâce à cela. Je remercie également l’Unicef pour ce soutien gratuit dont nous avons bénéficié. Si ma vie est ce qu’elle est aujourd’hui, c’est grâce à cette formation. Beaucoup de jeunes sont sans emploi dans notre ville de Bukavu. Je demande donc à l’Unicef de continuer à soutenir les jeunes, car cela nous éloigne de la délinquance et du vol,» insiste-t-il.

Pour rappel, le projet de résilience en éducation non formelle, vise à encadrer les jeunes et adolescents vulnérables, hors du circuit scolaire, pour les amener vers l’autonomie. Ce projet est financé sur fonds propres de l’UNICEF, et mis en œuvre par le Gouvernement congolais.

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