0 5 minutes 1 semaine

Espérance Abia, jeune femme de 18 ans vivant à Luvungi, entrevoit un avenir plus prometteur grâce à la couture. Mère célibataire, elle a bénéficié d’une formation gratuite de 10 mois au sein de la troisième cohorte du projet de résilience en éducation non formelle, destiné aux jeunes et adolescents vulnérables. Le 10 octobre dernier, elle a reçu un kit de réinsertion composé d’une machine à coudre, d’accessoires et d’un pagne.

« Je suis profondément reconnaissante pour cette machine à coudre. Nous vivions dans une grande précarité, et cela a eu de lourdes conséquences, non seulement pour moi, mais aussi pour de nombreuses filles ici à Luvungi. La pauvreté a conduit à de nombreuses grossesses précoces dans notre communauté. Après la mort de mon père, tout est devenu très compliqué. Il était difficile de trouver de quoi manger, et ma mère devait aller aux champs chaque jour pour nous nourrir, mais c’était insuffisant. Si je suis tombée enceinte, c’est à cause des conditions de vie que nous subissions, presque comme des mendiants, juste pour avoir de quoi manger… Nous avons dû abandonner nos études faute de moyens », raconte-t-elle lors d’un entretien avec Watoto News.

Malgré la perte de son père, Espérance reste déterminée et voit dans cette opportunité la possibilité de transformer son avenir. Avec optimisme, elle se prépare à relever les défis à venir.

« Aujourd’hui, j’ai reçu une machine à coudre avec tous les accessoires nécessaires, ainsi qu’un pagne. Grâce à cela, je vais confectionner des vêtements que je vendrai, et avec l’argent récolté, je pourrai louer un local sur la route pour y installer mon atelier de couture, attirant ainsi des clients. J’ai déjà les compétences et la force de travailler ; il ne me reste plus qu’à prier pour que Dieu me prête longue vie. À partir de ce jour, j’ai un métier et je suis convaincue que ma vie changera radicalement. La vie de mendicité que je menais est derrière moi. Désormais, je serai en mesure de subvenir aux besoins de mon enfant, mais aussi de ma mère et de mes frères,» a-t-elle déclaré.

Espérance a exprimé sa reconnaissance envers I’UNICEF pour son soutien et a lancé un appel en faveur de la continuité du projet afin d’aider d’autres jeunes filles vulnérables à échapper à la pauvreté.

“Si tant de filles tombent enceintes à Luvungi, c’est par manque de ressources. Les garçons en profitent pour exploiter sexuellement les filles, car elles sont dans une situation de grande précarité. C’est pourquoi je demande aux bienfaiteurs de ne pas s’arrêter là et de continuer ce projet, au moins pour deux ans encore, afin d’aider toutes les autres filles qui continuent de souffrir. Quand une fille a un travail, elle est occupée de 8h à 18h, et cela réduit considérablement les risques de grossesses précoces,” affirme-t-elle.

Dans la plaine de la Ruzizi, 131 jeunes et adolescents vulnérables, filles et garçons de Luvungi et Luberizi, ont également reçu leurs kits de réinsertion. À Luvungi, 81 jeunes ont été formés, tandis que 50 autres à Luberizi ont bénéficié de la même opportunité, dans divers domaines de formation.

Ce projet exécuté par le gouvernement congolais, avec le financement de l’UNICEF sur fonds de la BMZ, en est à sa troisième cohorte dans le territoire d’Uvira. Il représente un véritable espoir de transformation pour ces jeunes, leur offrant les outils nécessaires pour bâtir un avenir meilleur et contribuer au développement de leur communauté.

Auteur/autrice

Laisser un commentaire : Que pensez-vous de cet article ?

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.