Des enfants affectés par la grève des enseignants des écoles conventionnées et publiques au Sud-Kivu appellent leurs éducateurs ainsi que le Gouvernement congolais à faire preuve de plus de responsabilité afin d’éviter une année scolaire blanche.
Depuis la rentrée scolaire, intervenue le 2 septembre dernier, ces enfants restent à la maison sans aucune activité, une situation qui les préoccupe profondément, car ils souhaitent retourner à l’école pour apprendre.
Certains élèves de la ville de Bukavu, contactés par Watoto News, expriment leur regret de voir d’autres enfants se rendre à l’école, tandis qu’eux passent leurs journées devant la télévision.
David Biluge Tolero, élève en sixième année primaire et âgé de 10 ans, exhorte les enseignants ainsi que le gouvernement congolais à assumer leurs responsabilités pour mettre fin à la grève des professionnels de l’éducation et permettre aux enfants de reprendre le chemin de l’école.
« Je me sens vraiment triste lorsque je vois les autres enfants du quartier partir à l’école, tandis que je reste à la maison devant la télévision. J’aimerais également retourner à l’école. J’invite les enseignants à mettre fin à la grève et je demande au gouvernement congolais de mieux rémunérer les enseignants, car sans eux, nous ne pouvons pas aller à l’école », a déclaré David Biluge.
D’autre part, une jeune fille de 11 ans, nommée Consolata Bacirukenge, élève en sixième année primaire, dénonce cette grève prolongée de la part de ses enseignants.
« Je suis fatiguée de rester à la maison sans aucune occupation. Chaque jour, nous nous rendons à l’école, mais le directeur nous demande de rentrer car les enseignants ne sont pas venus. Pourtant, j’ai vraiment envie d’étudier pour devenir utile à la société », a-t-elle affirmé.
Par ailleurs, des parents commencent à s’inquiéter de cette situation, ne sachant pas jusqu’à quand leurs enfants pourront reprendre le chemin de l’école.
Roger Mahamuli Tolero considère ce phénomène comme désolant, soulignant qu’il n’est d’aucune utilité de garder les enfants à la maison. Selon lui, la responsabilité de cette grève des enseignants est partagée entre les éducateurs et l’État.
« La responsabilité est partagée. L’État devrait, en principe, augmenter le salaire des enseignants, c’est là son devoir. Cependant, les enseignants, en tant que parents, ne devraient pas laisser les enfants errer à la maison. Étant donné que l’enseignement est une vocation, ils devraient continuer à instruire les enfants. Nous devrions également aider l’État dans sa mission, car il a failli à ses obligations. Les parents doivent prendre la charge de l’éducation de leurs enfants. J’appelle à la conscience des enseignants, car laisser les enfants traîner à la maison n’est pas une solution », a précisé Monsieur Roger Tolero.
Pour rappel, depuis le 2 septembre 2024, certains élèves ont repris les cours, alors que d’autres au sein de nombreuses écoles publiques et conventionnées sont à la maison. Leurs enseignants sont en grève pour revendiquer une augmentation de leur salaire.