La situation sécuritaire préoccupante à Lubero et à Butembo au Nord-Kivu, expose de nombreux enfants à un risque accru d’enrôlement dans des groupes armés.

Cette inquiétude a été soulevée par le Parlement d’enfants de Butembo-Lubero lors d’une interview accordée à Tazama RDC. Selon cette structure, la montée en puissance des groupes armés, notamment le M23 et les rebelles de l’ADF, a entraîné des déplacements massifs de populations, laissant les enfants vulnérables et tentés de rejoindre ces factions.

Reagan Bangaghe, encadreur au sein du Parlement des Enfants, affirme que la fermeture des écoles dans plusieurs zones a exacerbé la situation.

“Les enfants vivent un quotidien marqué par le stress, la précarité et le traumatisme. Dans des régions où l’éducation est interrompue, ils sont plus susceptibles d’être recrutés par des groupes armés,” déclare-t-il.

Selon les dernières estimations, plus de 1.000 enfants seraient actuellement intégrés dans les groupes armés sur le territoire de Lubero. Cette tendance alarmante s’est accentuée avec l’intensification des conflits, laissant les jeunes sans repères ni soutien éducatif.

La Société Civile locale exprime son désarroi face à l’enrôlement des enfants dans des groupes armés. Jackson Kasonia, président de la société civile de Kipese, alerte sur la nécessité d’une sensibilisation accrue concernant les dangers associés à cet enrôlement d’enfants.

“Nous assistons à un phénomène où les enfants s’enrôlent inconsciemment, attirés par la promesse de pouvoir ou d’armement. Les conséquences sont désastreuses : analphabétisme et stigmatisation des familles accusées d’abriter ces jeunes,” explique-t-il.

Pendant ce temps, des organisations non gouvernementales œuvrant pour la protection des enfants intensifient leurs efforts pour libérer ceux qui sont engagés dans ces groupes. Cependant, Jonathan Baraka de l’ONG ODH souligne que le processus de réintégration est complexe.

Celui-ci appelle au renforcement de la collaboration entre les autorités et les organisations pour mettre en place des programmes de sensibilisation et de réhabilitation adaptés aux besoins spécifiques des enfants touchés par ce fléau.