La délégation allemande en visite des activités du projet de résilience dans la plaine de la Ruzizi, territoire d’Uvira au Sud-Kivu, dit être « impressionnée » par l’impact que ce programme a eu sur les femmes, les jeunes et les enfants de la communauté locale. C’est ce qu’affirme Dr Bernadette Kalz, représentante de la mission de la coopération allemande, à l’issue de cette visite.
Cette mission composée des délégués du ministère fédéral allemand de la coopération économiques et du développement (BMZ), ceux de la banque allemande de développement (KFW), et de l’ambassade allemande en RDC, s’est rendue jeudi 10 octobre à Sange pour évaluer les activités menées par FAO, PAM et UNICEF, dans le cadre de ce projet de résilience soutenu par l’Allemagne.
A en croire Dr Bernadette Kalz, l’impact du projet de résilience va bien au-delà du soutien matériel. Selon elle, il a contribué à l’autonomisation des femmes, leur offrant non seulement des opportunités économiques, mais aussi un espace pour s’exprimer et se mobiliser collectivement.
« J’ai été bien impressionnée par la force des femmes. Il y avait beaucoup de femmes qui ont levé la voix, et même si elles sont représentées dans les coopératives quelquefois par les hommes, il y avait toujours une femme qui a pris la parole et qui a montré que pour elle, cet appui est important. Mais ce n’est pas simplement une aide extérieure, elles ont conscience de leur potentiel et c’est cela qu’elles veulent développer,» déclare-t-elle.
Et d’ajouter : « J’ai senti aussi un sens de communauté. Et je crois que c’est quelque chose qui a changé grâce à cet appui, notamment à travers les clubs de paix et d’autres initiatives qui renforcent les liens au sein des communautés », insiste la représentante de la mission de la coopération allemande.
Cette visite de terrain à Uvira s’inscrit dans un cadre plus large de coopération entre la RDC et l’Allemagne. La visite a débuté dix jours avant par des consultations bilatérales à Kinshasa. Ces consultations visent à faire le point sur les projets en cours et à planifier ceux du futur, en matière de coopération technique et financière.
Après ces discussions à Kinshasa, la délégation a poursuivi sa mission en visitant plusieurs projets à Goma, Bukavu, et enfin Uvira, dans le Sud-Kivu.
À Uvira, la délégation a eu l’occasion de visiter des initiatives à Sange, où les effets tangibles du projet sont particulièrement visibles. Elle a notamment visité un centre d’alphabétisation et pu échanger avec des entrepreneurs locaux, hommes et femmes, sur leurs réussites mais aussi les défis auxquels ils sont confrontés.
Dr Kalz insiste sur le fait qu’au-delà des discours officiels, il y a eu des discussions en petits groupes avec les habitants, permettant des échanges francs et constructifs sur ce qui fonctionne bien, mais aussi sur ce qui pourrait être amélioré.
Alors que la première phase du projet de résilience touche à sa fin, Dr Bernadette Kalz a souligné les progrès notables réalisés en matière d’autonomisation et d’entrepreneuriat. Toutefois, elle a également reconnu qu’il reste encore du chemin à parcourir.
« Ce projet est presque à la fin de sa première phase. Ce que j’ai vu aujourd’hui, c’est qu’il y a vraiment des communautés qui savent bien comment gérer leur situation et comment avancer vers l’autonomisation dans le sens de l’entrepreneuriat. Je trouve que cela est beaucoup plus accentué que l’année dernière. Nous sommes beaucoup plus en contact avec le gouvernement national, provincial et territorial parce qu’à la fin, c’est la responsabilité de l’État de prendre le relais. Il y avait la même question : qu’est-ce qu’on fait après l’appui ? Comment est-ce que les écoles, les enseignants mais aussi toute la communauté peut prendre le relais », a-t-elle affirmé.
Celle-ci a insisté sur la nécessité de renforcer la coordination avec les autorités locales et nationales. Elle a notamment salué la présence de l’administrateur du territoire d’Uvira lors de la visite, ce qui, selon elle, démontre l’implication croissante des autorités locales.
Depuis 2020, le projet de résilience, exécuté par le PAM, l’UNICEF et la FAO, a permis de renforcer la sécurité alimentaire, les moyens de subsistance et l’accès aux services sociaux de base pour les communautés vulnérables dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. Dans le domaine de l’éducation par exemple, le projet de résilience a mis en place des cantines et de jardins scolaires, des programmes de formation et l’autonomisation des jeunes et adolescents vulnérables, ainsi que d’alphabétisation pour les femmes. L’objectif global est de promouvoir la paix et la stabilité dans ces régions touchées par les conflits.
Belle réussite. Cela mérite d’être copié et vulgarisé.
Félicitations !