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La Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants en France (Ciivise) a rendu son rapport final vendredi. Dans ce rapport, la commission livre une analyse chiffrée des violences sexuelles visant les enfants, issue de 30 000 témoignages de victimes, mais aussi de la prise en compte d’études statistiques.

Les violences sexuelles contre les mineurs sont fréquentes, et concernent surtout les filles
Le constat. Selon le rapport consulté par France Info, environ 160.000 enfants sont victimes chaque année de violences sexuelles, soit un enfant toutes les trois minutes.

Au total, une personne sur 10 a été victime de violences sexuelles dans son enfance, soit 5,4 millions d’adultes. En 750 pages, le rapport revient sur la mission qui lui a été confiée par Emmanuel Macron en 2021.

Huit sur 10 (83%) des victimes s’étant confiées à la Ciivise sont des femmes. Les enfants en situation de handicap présentent un risque près de trois fois plus élevé d’être victimes de violences sexuelles.

Ce rapport précise que les violences débutent à l’âge de 8 ans et demi en moyenne. Ces dernières sont majoritairement (86%) répétées et durent une fois sur deux (51%) plus d’un an.

Pour mieux repérer les victimes, la Ciivise demande que les professionnels soient formés pour instaurer le questionnement systématique sur les violences sexuelles auprès des adultes et des enfants, notamment dans les situations de vulnérabilité (grossesse adolescente, tentative de suicide d’un mineur), rapporte RFI. Elle souhaite aussi l’organisation d’une grande campagne nationale de sensibilisation annuelle.

La commission préconise par ailleurs que l’effectivité de la mise en œuvre des deux rendez-vous de dépistage et de prévention à l’école primaire et au collège, annoncés par Emmanuel Macron en 2021, fasse l’objet d’une évaluation. Elle propose que ces rendez-vous soient plus fréquents et qu’ils concernent également les enfants et adolescents non scolarisés.

Concrètement, les agresseurs sont en majorité des hommes de la famille. Dans l’immense majorité des cas (97%), l’agresseur est un homme, souvent majeur (81%). Il s’agit surtout des pères (27%), des frères (19%), des oncles (13%), des amis des parents (8%) ou des voisins de la famille (5%). Plus l’agresseur est proche de l’enfant et plus les violences débutent tôt et durent longtemps, selon ce rapport.

Pour améliorer le traitement judiciaire des violences, la Ciivise préconise de déclarer imprescriptibles les viols et agressions sexuelles commis contre les enfants. Elle souhaite par ailleurs la création d’une infraction spécifique d’inceste et que soit reconnu le caractère incestueux des violences sexuelles lorsqu’elles sont commises par le cousin ou la cousine de la victime.

La commission demande aussi de prioriser les enquêtes pour violences sexuelles sur mineurs et que les enquêtes pénales soient conduites par des policiers spécialisés.

Patient Zihalirwa, Stagiaire CUP à Watoto News

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