Les déplacés du conflit communautaire entre les Mbole et les Lengola, hébergés au site de la paroisse Saint Gabriel de l’église catholique à Kisangani, appellent à une prise en charge scolaire urgente de leurs enfants. Ces derniers sont privés d’éducation depuis près de deux ans, après la destruction de leurs écoles et de leurs maisons dans la commune de Lubunga.
Lors d’un entretien, Antoine Mbafumoya, déplacé, a plaidé pour que les enfants puissent être inscrits provisoirement dans des établissements situés sur la rive droite de Kisangani, en attendant la reconstruction des infrastructures scolaires à Lubunga.
« Nous prions que le gouvernement provincial ou d’autres personnes de bonne volonté nous aident à scolariser nos enfants. Depuis le 3 novembre 2023, date à laquelle nous avons été accueillis ici, nos enfants sont privés d’éducation faute de moyens. Beaucoup d’écoles à Lubunga ont été détruites et leurs enseignants dispersés, mais nos enfants peuvent temporairement étudier sur la rive droite », a-t-il déclaré.
En plus des difficultés liées à la scolarité, ces déplacés font face à un manque de nourriture et de médicaments. Selon eux, le dernier don en vivres, reçu en août dernier, est épuisé depuis deux semaines, ne laissant que du sel et de la farine de manioc dans leur stock. Les familles survivent grâce aux efforts de quelques femmes qui traversent le fleuve pour chercher des légumes, malgré les risques encourus.
Antoine Mbafumoya a néanmoins salué l’amélioration de la sécurité à Lubunga, rendue possible par le déploiement de militaires FARDC de la 31e région militaire. Cependant, il a exprimé le besoin d’envoyer davantage de forces dans les villages éloignés de la commune pour garantir une paix durable.
« Grâce aux militaires, nos femmes peuvent retourner à Lubunga pour des travaux d’entretien et subvenir aux besoins de leurs familles, mais plusieurs villages restent encore en proie à l’insécurité », a-t-il ajouté.
Notons que le conflit Mbole-Lengola, qui totalisera deux ans le 3 novembre prochain, a déjà fait des centaines de morts parmi les deux tribus. Les déplacés aspirent à un retour rapide dans leurs villages, une fois la paix entièrement restaurée.