La deuxième édition du festival ya Watoto a mobilisé du monde transformant l’institut français de Bukavu en un grand village d’enfants. Musique à fond, participations des enfants dans divers jeux, va et viens des enfants-journalistes du RJAE dans la couverture de l’évènement, encadrement des enfants dans des ateliers, dans la bibliothèque, etc. L’enfant est à l’honneur. C’est son festival, son institut français !
C’est un 6 juillet mémorable pour la multitude d’enfants qui ont fait le déplacement pour cette deuxième édition du festival ya Watoto. La plupart sont accompagnés des parents ou d’autres membres de leur famille. Un décompte fait en fin de journée, rapporte plus de 3000 festivalières et festivaliers.
A première vue, l’Institut français de Bukavu qui organise et accueille l’évènement à son siège de Bukavu sur avenue Patrice Emery Lumumba est complétement méconnaissable.
Du dehors a poussé un village d’enfants construit pour le bonheur des enfants : piscines, trampoline, toboggan, balançoires etc.
Des enfants de tout âge s’y régale chacun selon ses choix et préférences sous le regard muet de deux drapeaux français et congolais qui flottent en hauteur du site tels des complices dans l’accomplissement de cet évènement en faveur de touspetits.
« J’aime ce festival car il y avait beaucoup d’activités comme le billard, le jeu vidéo, le ping-pong. Ce festival est vraiment meilleur. Merci à l’institut Français d’avoir pensé à nous les enfants » a dit l’enfant Philippe Michel interviewé par WatotoNews.
A l’intérieur de l’institut, la métamorphose est tout aussi frappante. Différents stands des partenaires sont bien dressésavec en bonne place des friandises, pop-corn et à boire. Décidément ici c’est le lieu le plus fréquenté quand l’estomac impose sa loi. Des enfants font la queue leu-leu en plus des va et viens réguliers. Il y a du bruit, mais un bruit tolérable qui rappelle l’enfance.
« L’objectif c’est vraiment d’avoir un moment festif, culturel, de découverte pour les enfants et la famille. Je suis contente parce que cette édition est à la hauteur de mes ententes, surtout qu’on a doublé le nombre des participants par rapport à l’année dernière en restant dans les bonnes conditions de sécurité. il y a pas eu des blessés et des accidents sur les enfants. Pour moi c’est le plus important. Aussi mon appréciation est que nous avons progressé par rapport à l’année passée. Et mon souhait serait que ceux qui sont venus aujourd’hui reviennent le plus possible à l’institut français de Bukavu » ,a déclaré à Watoto News Madame Clémence Denis, Directrice de l’institut Français de Bukavu.
Au fond de cet espace stratégique des partenaires, l’on aperçoit la tanière du réseau des journalistes amis de l’enfant bien en vue. Son coordonnateur Ernest Muhero et sa coordonnatrice adjointe Alphonsine Ndibu sont bien présentsavec leurs collaborateurs pour accompagner les rjae-juniors.
Sur leur stand, il y a un lot de camera pour enfants, enregistreurs numériques, des stabilisateurs d’images pour téléphones, des appareils photo et camera professionnels. Il s’y tient un atelier sur la prise de vue et le journalisme en général tenu par les enfants-journalistes.
Du même stand, sont déployés les « rjae-junior », c’est-à-dire des enfants -journalistes du RJAE qui documentent en photo, vidéo le déroulement du festival et réalisent des interviews.
Parmi ce junior, une équipe spéciale des enfants journalistes font la transmission en direct en faisant le tour du site à la rencontre des enfants et merveilles mises à leur disposition par les organisateurs du festival.
« Nous exposons des matériels journalistiques à d’autres enfants pour leur donner du gout du journalisme et nous les initions à comment filmer, prendre des photos, faire des interviews etc. On trouve que ça les intéresse beaucoup. Nous couvrons en direct l’évènement sur la page Facebook du RJAE, nous prenons aussi des photos, des vidéos. Nous organisons aussi un quizz culturel un peu spécial dans notre déguisement spécial. Bref, c’est une fierté d’être au service d’autres enfants dans ce festival et leur apporter de la joie »,déclare avec fierté Arsène Aksanti, Président des enfants-journalistes du Rjae junior.
De cette tanière, un lot d’enfants-journalistes masqués sont largués dans les quatre coins du festival pour administrer à chaque enfant qui le veut, un quizz culturel mobile.
Un peu plus loin, on trouve de la pâtisserie et grillade envente.
« J’ai fait la peinture, j’ai regardé un film, j’ai mangé et maintenant je veux aller danser. Franchement c’est du waouh ce festival. On a l’embarras du choix » confie à une enfant-journaliste du rjae junior, Mademoiselle Basima.
Dans le même espace, l’on aperçoit des enfants qui prennent du plaisir autour du billard pour enfants et du kicker pour enfants. Des équipes se succèdent de façon effrénée jusqu’au-delà des heures de la fin du festival. Mais ce qui frappe de temps en temps, c’est la joie qui se lit quand on croise un enfant avec n’importe quel jouet mis à sa disposition.
Les enfants grouillent de partout et chaque centimètre de l’institut français de Bukavu est passé au peigne fin. On trouve certains enfants dans les ateliers de danse, de peinture, de pâtisserie, de lecture, de création, etc.
« Je m’amuse bien ici. Je suis venu lire des livres, j’ai fait des jeux, j’ai suivi un film. Vraiment j’aime beaucoup ce festival car il y a trop de choses amusantes ici », explique avec fierté Daniel, un enfant trouvé sur place.
Dans la médiathèque, beaucoup d’enfants sont là, les yeux rivés sur les livres et les bandes dessinées. Au fond de la bibliothèque, d’autres enfants s’affrontent dans un concours de jeux vidéo.
Bref, un vrai capharnaüm dans ce village d’enfants de circonstance ! les enfants jouent ici, crient là-bas, grignotent un peu de tout, courent et se bousculent, rient, dansent, lisent dans la médiathèque et apprennent surtout en ateliers. Un cadre approprié pour s’amuser, découvrir et surtout acquérir de compétence de vie courante pour l’épanouissement social et individuel des enfants. Dans son rôle de président du comité urbain des enfants de Bukavu, Arsène Aksanti estime que ce festival est une grande réussite.
« Le festival se passe très bien. Il y a des livres, des jeux, des livres des expositions scientifiques, il y a tout. C’est l’univers des enfants. C’est une de belles choses pour nous les enfants surtout après les examens et la fin de l’année. Ça nous aide à nous déstresser à bien nous divertir en famille, et bien commencer les grandes vacances. Nous remercions l’institut français et ses partenaires dont le RJAE pour avoir organisé ce festival. C’est une preuve qu’il y a des adultes qui se soucient des enfants, surtout que l’article 31 de la convention relative aux droits de l’enfant stipule que l’enfant a droit au jeux, divertissement et loisir », estime l’enfant Aksanti.
Dans le festival ya Watoto l’attention des enfants a été aussi attirées par le spectacle de la magie, le ballet poétique des rjae-junior dans la salle de spectacle, l’exposition scientifique sur l’eau ; et de façon particulière l’animation d’un des meilleurs comédiens amis des enfants à Bukavu, le comique « Franga Mbele » qui a procuré du rire, de la joie et des cadeaux aux enfants pendant sa prestation mobile.
« Je suis venu au festival pour m’amuser en famille et découvrir des nouvelles choses. C’était très bien, j’ai lu des livres à la bibliothèque, j’ai fait de la pâtisserie, j’ai suivi des spectacles particulièrement celui de la Magie. J’aimerai revenir l’année prochaine. Félicitation à l’institut français », évoque l’enfant Gabriel Zawadi.
Fatigués mais joyeux, certains enfants n’ont pas manqué de poser cette question à leur parents : « Quel jour encore on viendra pour notre festival Maman/Papa»?
« En tout cas c’est un bon moment. Et si on est revenu après la première édition, c’est parce qu’il y a eu satisfaction des enfants. J’encourage cette initiative de l’institut français car tout se passe très bien et comme les enfants adorent, nous comme parents nous ne pouvons que les amener ou accompagner pour d’autres édition car ce sont des moments inoubliables pour les enfants. Que cette initiative demeure vraiment », conclut Madame Cécile Mugoli, parent.
Les regards sont donc tournés sur la troisième édition. Pour rappel la première édition avait réuni environ 1500 festivaliers, la deuxième vient de faire le double. L’information a donc circulé et Bukavu s’approprie peu à peu le festival des enfants.