La Société Civile du territoire de Businga, dans la province du Nord-Ubangi, dénonce l’utilisation des élèves dans les travaux du programme de 145 territoires.
Dans un entretien avec un correspondant de Watoto News, Faustin Batimo, Président de cette structure citoyenne, affirme que ces travaux, suspendus depuis un certain temps, ont repris sous une forme controversée.
Selon lui, cette situation fait suite à la grève des ouvriers de l’entreprise MAGEC qui exécute ces travaux à Businga, et qui réclament des arriérés de salaire.
La Société Civile déplore le fait qu’un technicien dépêché sur place, a recruté des élèves pour pallier ce manque de main-d’œuvre.
Contactée, la Cellule d’exécution des Financements en faveur des États Fragiles (Cfef), en charge du projet, reconnaît les difficultés dans l’exécution des travaux, et promet une inspection des lieux pour mettre fin à toute violation de la loi.
Dans le cadre du programme de 145 territoires, Businga, qui se trouve à 140 km de Gbadolite, avait bénéficié de six infrastructures, incluant un bâtiment administratif, une école primaire et quatre centres de santé.
Notons qu’en son article 32, la Convention internationale relative aux droits de l’enfant stipule que les états partis reconnaissent le droit de l’enfant d’être protégé contre toute forme d’exploitation économique, et de n’être astreint à aucun travail comportant des risques, ou susceptible de compromettre son éducation, de nuire à sa santé ou à son développement physique, mental, spirituel, moral et social.
L’article 50 de la loi n°09/001 du 10 janvier 2009 portant protection de l’enfant stipule également qu’aucun enfant ne peut être employé avant l’âge de 16 ans révolus. Et lorsqu’un enfant de moins de 18 ans est employé, la même loi, en son article 53, interdit les pires formes de travail des enfants.
C’est notamment les travaux qui, par leur nature et les conditions dans lesquelles ils s’exercent, sont susceptibles de nuire à la santé, à la croissance, à la sécurité, à l’épanouissement, à la dignité ou à la moralité de l’enfant.