A chaque période de vacances scolaires à Bukavu, le nombre d’enfants errant dans les rues augmente de manière alarmante. Leur quotidien se résume à la collecte de débris métalliques appelés « mabende » en échange d’une maigre rémunération.
Une réalité qui suscite la préoccupation profonde de la société civile, car selon cette structure, ces adolescents sont exploités par des entreprises de collecte des métaux pour alimenter leurs entrepôts.
En conséquence, nombreux de ces enfants se voient contraints de délaisser leur éducation, au profit d’une activité quotidienne pourtant dangereuse.
Le ramassage de métaux abandonnés expose ces enfants à des dangers considérables. Non seulement les métaux peuvent causer des blessures physiques, mais ils représentent également un risque de propagation de maladies telles que le tétanos et même le VIH.
Murhula Machumbiko Jean, président de la Société Civile d’Ibanda, fait savoir que malgré multiples risques auxquels font face ces enfants, la faible rémunération dépend du poids des métaux collectés.
«C’est une menace sérieuse pour l’éducation des enfants. Car dans leur quête de gains financiers, ces enfants sont contraints de collecter plusieurs métaux, pour bénéficier des miettes. Certains parviennent même à ne plus respecter leurs parents », a-t-il précisé.
Il ajoute que ces matériaux sont souvent lourds, ce qui va à l’encontre de l’article 53 de la loi sur la protection de l’enfant, qui interdit formellement tout travail lourd pour les mineurs.
Pour plusieurs observateurs, il est urgent que les services de recyclage des métaux embauchent du personnel dédié pour effectuer le travail de collecte, et mettre ainsi fin à cette forme d’exploitation des enfants.
“J’en appelle également au maire de Bukavu pour qu’il instaure des mesures interdisant aux enfants d’effectuer ce travail de collecte de métaux,” insiste la Société Civile.
Il s’agit donc de garantir un avenir meilleur et protéger les droits fondamentaux de ces enfants, en leur assurant un environnement sain pour leur épanouissement.