De plus en plus de cas de mariage précoces sont actuellement enregistrés dans la ville de Bukavu au Sud-Kivu. Des fillettes en âge scolaire sont souvent forcées par leurs parents de se marier, contre leur gré.
Cependant, certains parents rencontrés par Watoto News ce mercredi 13 décembre sur les rues de Bukavu, affirment que le mariage des enfants n’est plus ni moins qu’un acte de viol, au regard de l’absence d’un consentement éclairé de l’enfant.
C’est le cas de Tatayo Muranga, un parent de la ville de Bukavu. “Ce genre d’unions sont à problèmes car pour une fille par exemple, ça sera difficile pour elle car son corps ne s’est pas encore bien développé, notamment pour supporter les accouchements. Les conséquences sont souvent fâcheuses,” nous dit ce parent.
Justine Mburugu, un autre parent, parle des conséquences liées au fait que dans ces genres de mariage, il y a une forte chance que la fille soit abandonnée par son époux, rater son éducation ou encore être victime de violences domestiques.
“Jamais je ne peux souhaiter moins encore autoriser que ma fille se marie avant l’âge de 18 ans au minimum. Car dans les foyers il y a tant de choses, il n’y pas que le plaisir ou le bonheur. Et c’est à ce moment là que si c’est le garçon ou la fille qui s’est marié n’ayant pas encore atteint l’âge, ils peuvent se séparer avant le temps. Leur mental n’est encore assez fort pour supporter les caprices, le mariage n’est pas un jeu d’hasard,” insiste cette mère de plusieurs enfants.
Un avis partagé par Joseph Mweze, qui pense que les mariages précoces augmentent la vulnérabilité de la jeune fille. Selon lui, ces dernières risquent de ne pas avoir le soutien familial et social qu’elles méritent. Il parle également d’un phénomène qui augmente la pauvreté et la mortalité maternelle et infantile
“Quand on est marié étant mineur, c’est là que les parents entendent souvent certains enfants dire ” je suis encore jeune je peux retourner chez moi et trouver un autre conjoint qui me va”. Je ne pense pas qu’il y ait de conséquences assez malheureuse que cette séparation,” déclare-t-il.
Signalons que l’article 48 de la loi de 2009 portant Protection de l’enfant stipule que les fiançailles et le mariage d’enfants sont interdits. Les parents ou tuteurs qui se rendent coupables de cette pratique sont passibles de peines d’emprisonnement et d’amendes selon le cas.
Patient Bulangalire, Stagiaire du CUP à Watoto News