Depuis un temps, l’on observe une recrudescence de la présence des enfants dans le cimetière de Ruzizi, situé dans la ville de Bukavu au Sud-Kivu. Si certains, plus petits, y sont pour des jeux, d’autres par contre, y ont trouvé des petits travaux.
Le constat fait par un reporter de Watoto News ce jeudi 30 novembre est amer. Groupés par-ci par-là, ces enfants tous d’environ 10 et 15 ans, disent fréquenter ce lieu pour chercher à gagner de l’argent.
C’est le cas de Rodrigue : à seulement 11 ans, il affirme que sa présence au cimetière ne lui fait plus peur.
“J’ai déjà passé plusieurs mois ici. Je ne me sens plus du tout inquiet. Ici je puise de l’eau, et on me donne 100fc/bidon. Je fais aussi le sarclage des tombes,” déclare-t-il.
Même cas pour Daniel, 15 ans, qui dit n’avoir pas d’autre choix que de travailler dans ce cimetière .
“Je suis souvent aide-maçon, je puise de l’eau et autres travaux. Cela me permet d’acheter des habits pour moi-même, et répondre à d’autres besoins,” a-t-il dit.
Cette présence des enfants dépasse le contrôle même des gestionnaires de ce cimetière. Déo Ntibonera, l’un des responsables, reconnaît que les enfants ne sont pas autorisés à être à cet endroit.
Celui-ci déplore cependant le comportement de certains parents, notamment des femmes, qui viennent avec leurs enfants sous prétexte qu’ils vont les aider dans leurs travaux.
Face à cette recrudescence de la présence des enfants dans ce cimetière, plusieurs acteurs considèrent que les responsabilités sont partagées, entre les parents qui ne savent pas contrôler leurs enfants, et les autorités qui tardent à concrétiser les mesures portant leur interdiction d’entre dans ce lieu.
Patient Bulangalire, Stagiaire du CUP à Watoto News