Les autorités sanitaires congolaises ont lancé ce jeudi 16 novembre, avec leurs partenaires, la 3ème phase de la campagne de vaccination contre la poliomyélite en RDC. Pour cette campagne, un nouveau vaccin a été déployé depuis juin dernier, selon l’OMS, ainsi que des nouvelles stratégies, pour atteindre le nombre d’enfants ciblés sur l’étendue du territoire national.

Pour cette 3ème phase, environ 23 millons d’enfants congolais de 0 à 59 mois recevront deux goutes du nouveau vaccin antipoliomyélitique oral, nommé nOPV2, qui a déjà fait ses preuves à 80%, dans plus de 20 pays africains.

C’est donc une énième fois d’organiser une vaccination de masse à grande échelle en RDC. Les stratégies vaccinales ont même été revues, dans l’objectif d’atteindre les objectifs fixés pour cette troisième phase.

Regroupés dans l’initiative mondiale pour l’éradication de la polio (IMEP), l’OMS et d’autres partenaires se rangent aux côtés du gouvernement congolais pour faire face une fois de plus à cette maladie, en luttant contre les cas des sous vaccinés et des « zéro dose ».

Aux stratégies habituelles, la surveillance des activités vaccinales sera assistée par les nouvelles technologies, constituant des atouts précieux, explique le Docteur Lusamba Kabamba, coordonnateur de l’IMEP en RDC.

«L’outil Open Data Kit (ODK), est une application mobile et simple qui fournit des logiciels de des normes pour la collecte électronique des données sur terrain. A l’aide d’un formulaire simple et éditable, les contrôleurs indépendants, les vaccinateurs, les superviseurs et les agents de santé peuvent non seulement planifier une campagne de vaccination, mais aussi en évaluer la qualité en consignant les données et les observations clés dans les formulaires,” soutient-il.

Celui-ci ajoute que les équipes sur le terrain pourront partager des points de géolocalisation en temps quasi réel, avec des informations sur les sites où il est possible d’installer le post de vaccination et le nombre de centres visités.

Une stratégie novatrice qui permettra d’inscrire des informations pour la cartographie des zones où se situent les établissements de santé, et suivre les mouvements des équipes de vaccination.

A en croire l’Organisation mondiale de la santé, près de 800 cas de poliovirus de type 1 et 2 ont été enregistrés dans 15 provinces de la RDC pour l’intervalle de 2022 et 2023 chez les enfants âgés de 0 à 59 mois.

Cette recrudescence de la poliomyélite est surtout due au déclin de la vaccination de routine, lors de la pandémie de Covid-19, ajoute le professeur Jean Baptiste Nikiema, le représentant adjoint de l’OMS en RDC.

« La reémergence de variant de poliovirus circulant que l’on observe en RDC en ce moment, nous rappelle de renforcer la vaccination de routine qui a connu un déclin lors de la pandémie de Covid-19 durant laquelle, plus de 25 millons d’enfants ont été privés de vaccins de routine,» explique-t-il.

Soulignons que le nouveau vaccin dispose d’une validation de l’OMS dans le cadre d’une autorisation d’urgence, similaire à celui administré habituellement. En plus d’être plus stable, ce nouveau vaccin présente l’avantage d’être moins réversible à une nouvelle mutation du virus.