“Cette formation est très importante pour moi, parce que je veux aider ma famille et subvenir à quelques besoins.” Ces propos sont de Mariam Teresa, 17 ans, actuellement formée en coupe et couture, dans le cadre du projet de résilience communautaire en éducation non formelle, exécuté par l’UNICEF, à travers son partenaire de l’EPST.
Elle l’a dit dans un entretien nous accordé jeudi 28 septembre, à l’occasion de la visite de la délégation de la BMZ qui finance ce projet, dans la plaine de la Ruzizi.
Mariam, issue d’une famille démunie, a trouvé dans cette formation une opportunité d’apprendre pour se prendre en charge aider sa famille. Dans cette région, des jeunes filles non scolarisées sont souvent victimes de viol, ainsi que des mariages précoces les rendant encore plus vulnérables.
“Nous avons débuté la formation en coupe et couture il y a à peine un mois. On nous a déjà appris comment pédaler, mettre le fil dans la cannette, mais aussi couper les pagnes. Cette formation est vraiment importante pour moi. Je restais à la maison sans rien faire, parce que je n’étudiais pas. Les parents allaient au champ, et c’est le peu de nourriture qu’ils ramènent qu’on mangeait” nous explique-t-elle.
Elle affirme que ses parents n’ont pas assez de moyens. Le regard est désormais tourné vers elle.
“Comme je suis déjà inscrite ici, après la formation, je vais commencer à travailler, pour aider ma famille. D’ailleurs déjà, je commence à coudre moi même certains habits, et si je trouve 500FC, j’achète de l’huile qu’on va mettre par exemple dans le sombé” déclare-t-elle.
Celle-ci remercie les partenaires qui ont financé leur formation. “Qu’ils continuent avec ce bon cœur, parce que cette formation va beaucoup nous aider dans notre vie“.
Mariam fait partie de la troisième cohorte de jeunes adolescents qui ont été formés dans le cadre de ce programme. Après avoir fini leur formation, des centaines de jeunes ont reçu des kits de réinsertion socio-économique.
Sur place, la délégation a échangé avec des jeunes qui, après la formation, ont créé leur propre atelier de couture, où ils fonctionnent désormais bien, et se prennent en charge.
Un modèle que compte suivre Mariam, qui n’est encore qu’au début.
“Je vais bientôt commencer à m’acheter moi même des souliers, des habits, que les parents ne sont pas capables d’acheter parce qu’ils ont plusieurs charges et n’ont pas assez de moyens. Actuellement, je n’ai même pas de moyen pour entretenir mes cheveux. J’aimerais vraiment aider mes parents, et faire quelques épargnes.“